La seigneurie d'Ambenay (1336 – 1789) La révolution française à Ambenay La période 1830 – 1939 à Ambenay "Le Moulin Alix/des Bottereaux"
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L'HISTOIRE DU VILLAGE D'AMBENAY |
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AMBENAY, VILLAGE GAULOIS
L’ARRIVEE DES ROMAINS SUR LA COMMUNE Depuis 900 ans avant J.C, Ambenay est alors occupé par les gaulois. Pourtant, en 56 avant J.C, Jules César entreprend la conquête de la Gaule, ce qu’il réussit en 52 avant J.C par la défaite d’Alésia. Ambenay, comme toute la Gaule, devint donc sous domination romaine. Des légions romaines vont s’établir à Neaufles et au lieudit la « Godardière » à Rugles. Ce dernier était un poste militaire, de sécurité car Rugles était alors une ville importante par le nombre de ses ferrons. Le fer étant important aux yeux des romains, Rugles était un point stratégique à défendre. Cette garnison était commandée par un lieutenant de César, un nommé « AMBENIUS ». Ce dernier fit établir sa résidence (une villa et ses dépendances) sur les hauteurs d’Ambenay. Cette villa se trouverait aujourd’hui entre l’entreprise Caliste-Marquis et le dolmen d’Ambenay.
LA DECOUVERTE DE LA VILLA ROMAINE D'AMBENAY Cette fameuse villa romaine fut mise à jour en 1909 par le célèbre Amand Desloge qui était alors le président de la société normande d’études préhistoriques. Il fit le récit de cette fameuse découverte dont voici quelques extraits : « Au cours de mes pérégrinations à travers champs, j’avais souvent remarqué, à mi-chemin de Rugles et d’Ambenay, à 100 mètres de la route, coté de la vallée, sur une longueur d’environ 60 mètres de longueur et 40 mètres de large, un renflement insolite du sol, sur lequel, à chaque tour, la charrue du paysan ramenait de gros silex taillés…Celui-ci creusa plus profondément son sillon et, le jour même, il découvrait deux tuiles à rebours absolument intacte… Aussitôt à l’œuvre, mon terrassier a mis à jour les structures d’une habitation en bon état de conservation. Les murailles revêtues d’un enduit rouge et blanc sont en mortier et silex. Elles mesurent 80 cm d’épaisseur et elles forment un quadrilatère de 6 mètres de longueur. Les encoignures de ces murailles étaient faîtes de pierres taillées en calcaire grossier : Le calcaire étant étranger au sol des environs, ces pierres ont du être importées d’assez loin ». Les fouilles intérieures à cette villa n’ont rien donné. En revanche, les fouilles extérieures permirent de récolter de nombreux objets qui vont vous être énumérés :
Cette récolte, dans sa globalité, montre l’existence du somptueux mobilier qui orna cette villa. Tous ces objets étaient disséminés tout autour de la villa, comme s’ils avaient été abandonnés au moment d’un pillage qui accompagna la ruine de cette villa, et au cours duquel furent enlevés les objets précieux qui l’ornaient.
LA DESTRUCTION DE LA VILLA La destruction de la villa a été datée entre le IIème et le IVème siècle. Après le IIème siècle car le bronze trouvé de l’empereur Commode date de la fin du IIème. Avant le VIème car c’est l’époque de la décadence romaine. Puisque tous les objets retrouvés étaient disséminés à l’extérieur de la villa, on peut penser à juste titre que la villa fut la scène d’un pillage avant d’être détruite. Or, l’influence des barbares du IVème siècle (Germains, Franks et autres) fut presque nulle dans nos contrées. Autrement dit, il serait normal d’attribuer la destruction de la villa aux Baugaudes révoltés en 285. Ces Baugaudes étaient des paysans gaulois transformés en esclaves par la civilisation romaine. Ce mot « Baugaude » vient du gaulois « badad » ou « bagad » qui signifie « assemblée tumultueuse ». Voilà, pour ce qui est de la villa romaine. Pourtant, les surprises que nous cache le sous-sol d’Ambenay ne s’arrêtèrent pas là ! Bien au contraire…
LE TRESOR DE PIECES D’OR En effet, en 1834, un maréchal-ferrant demeurant au « Bout du Bois » trouva dans son jardin, un trésor alors qu’il était en train de biner ses rangs de pommes de terre. Quelle agréable surprise ! Ce maréchal-ferrant, Mr Godefroy, binait son jardin quand, tout d’un coup, sa pioche frappa un obstacle qu’il pensait être un gros caillou. En dégageant ce « caillou », il s’aperçut qu’il s’agissait d’un pot de gré rempli par des lits superposés d’argile et de médailles d’or. Ce trésor remontrait à une dizaine d’années avant J.C. On dénombra 196 pièces d’or de 60 types différents dont 5 étaient inconnues des historiens. Surpris de cette trouvaille inattendue, Godefroy garda ce lourd secret durant des mois par peur que l’Etat réclame le trésor au titre d’un quelconque droit de propriété. Torturé par ce secret, il finit par vendre 5 des 196 pièces d’or à l’Aigle. Tout le monde apprit cette découverte et l’historien, Amand Desloge, s’empressa d’acheter les 187 pièces restantes. Le mortier dans lequel furent trouvées les pièces de monnaies d’or était le même calcaire que celui de la villa, c’est à dire un calcaire étranger à la région. Autrement dit, on peut en conclure que ce trésor appartenait au romain « Ambenius », également propriétaire de la villa. A coté de ce trésor, on trouva une épée dont la lame était désintégrée. Par contre, la garde bien conservée et richement ornée montra l’importance d’«Ambenius » ( il commandait le camp romain situé à la Godardière ).
Auguste, empereur (27 av. J.-C. – 14 apr. J.-C.)
Revers : IMP ACT XII. Apollon debout de face, la tête tournée
à gauche : il est vêtu d’une tunique talaire et d’un large amictus, et tient
de la main droite un plectre, de la main gauche une lyre. Atelier de Lyon,
émission de 10 av. J.-C. Or ; étalon romain : aureus
L’ORIGINE DE L'APPELLATION « AMBENAY» Comme on peut le constater, le nom du romain Ambenius ressemble étrangement à l’appellation de notre village. En effet, la dénomination « Ambenay » remontrait à cette époque gallo-romaine durant laquelle le territoire de notre commune fut appelé « Ambeniacus », ce qui signifie en latin « domaine d’Ambenius ». Peu à peu, l’appellation « Ambeniacus » évolua, se déforma pour donner la formation actuelle « Ambenay ». Monsieur François de Beaurepaire fit également une analyse plus poussée du nom « Ambenay » dans son recueil intitulé « Les Noms des Communes et anciennes Paroisses de l’Eure ». Voici ses conclusions : « Vu la finale actuelle et la nature des formes anciennes, il s’agit d’une formation gallo-romaine en –acum ( et non en –iacum). Le premier élément pourrait être le nom de personne germanique Ambinus rapporté par Mlle Morlet mais d’un emploi exceptionnel. Je suis en enclin à proposer l’archétype Andebonacum, formé des éléments gaulois bien attestés : ande + bona (=fondation) + suffixe acum, et dont une autre application serait représentée par Ambonnay (Marne, Amboniacus 1020). »
LES VOIES DE COMMUNICATION A L'EPOQUE ROMAINE La présence romaine s’est également manifestée par l’existence d’une voie romaine qui existe aujourd’hui encore. Celle-ci, connue aussi sous le nom de « Chemin Perré », va de Condé à Rugles traversant la commune de Bois-Arnault et longeant les limites d’Ambenay, près des Siaules. Ambenay possédait sans doute déjà une deuxième voie appelée « le sentier des moines ». Ayant été principalement utilisée au Moyen-Age, cette voie vous sera présentée dans le chapitre intitulé « Ambenay au Moyen-Age ». A cette époque, Ambenay était encore globalement recouvert par la forêt, seules les terres situées sur les coteaux de la vallée étaient cultivées mais de façon limitée.
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