Retour Accueil

 

Ambenay durant la préhistoire

Ambenay, village Gaulois

Ambenay au Moyen-âge

La seigneurie d'Ambenay (1336 – 1789)

La révolution française à Ambenay

L’ ère industielle à Ambenay

La période 1830 – 1939 à Ambenay

La seconde guerre mondiale 

La fin du 20ème siècle

Liste des Personnalités

Lieudit "Le BOHION"

Lieudit "Les SIAULES/MAUNY"

Lieudit "Transières"

"Le Moulin-Roger"

"Le Moulin-L'Ermite"

"Le Moulin Alix/des Bottereaux"

Lieudit "Le Bailly"

Lieudit "Les Roches"

Lieudit "Les Poteries"

Lieudit "Le Courant"

 

 

L'HISTOIRE DU VILLAGE D'AMBENAY

 
 

 

 

AMBENAY AU MOYEN-AGE

 

Le bas moyen-âge eut peu d’importance dans l’histoire d’Ambenay qui n'est alors qu'un vaste espace forestier inhabité. En revanche, le haut Moyen-Age débuta de façonner le territoire de notre commune.

 

LE BAS MOYEN-AGE

La fin de l’Empire romain

Concernant le haut moyen-âge, on sait au niveau national que l’Empire romain est vaincu par les envahisseurs (Sueves, Vandales, Burgondes, Ostrogoths, Angles, et Saxons ) en 451, sous Attila.

Ambenay n'est alors qu'une zone boisée ne présentant aucun intérêt particulier.

 

L’émergence du Clergé

Pendant cette période d’invasions, le Clergé s’installa puissamment en Gaule. Durant l'époque gallo-romaine, les romains soumirent les villageois à des impôts puis, lorsqu’ils disparurent, le Clergé en profita pour imposer sa « Dîme », c’est à dire un impôt qui représentait le dixième du revenu du peuple.

Avec la dynastie mérovingienne, l’Eglise de Rome conquit une puissance redoutable renforcée par une importante richesse engendrée par la dîme : Le Clergé soutenait les rois pour se faire bien considérer et, en échange, les rois respectaient l’Eglise.

 

La naissance de la paroisse d’Ambenay

La seule trace que nous avons d’Ambenay au bas Moyen-Age est l’origine de notre église et de sa paroisse. En effet, Mr Auguste Le Prévot fit remonter l’origine de notre église (l’église Saint Martin) à l’époque mérovingienne ( 6ème et 7ème siècle ) car le culte de Saint Martin se répandit à cette même époque. Cela ne concernerait qu'uniquement les fondations de l’Eglise et l'origine de la paroisse.

Pour ce qui me concerne, suite à mes recherches, aucun document, ni aucun trace ne prouve que la paroisse d’Ambenay est apparue avant le XIème siècle.

 

L’arrivée des « NORMANDS » 

Au Xème siècle, l’Empire Francs est renversé par un nouvel envahisseur, les « hommes du Nord », aussi appelé les « Normands » ou « Vikings ». Ces derniers utilisaient des drakkars et remontaient les cours d’eau pour piller, tuer et détruire. Ainsi, au Xème siècle, Ambenay devint un territoire normand, sans doute encore inhabité.

Pendant cette période, comme les rois n’étaient pas assez forts pour défendre tout le pays contre les barbares, les paysans et les habitants des campagnes durent, pour avoir des protecteurs, se soumettre aux grands propriétaires terriens. Ces derniers bâtirent alors des châteaux forts et commandèrent en maître. Les Comtes, les Marquis, et les Ducs s’emparèrent des terres cultivables et des forêts et prirent l’habitude de transmettre leur héritage et leur dignité à leurs enfants (l’aîné, en général). C’est ainsi que naquit le régime féodal en Normandie.

Il y eut, dès lors, un très grands nombre de seigneurs qui se comportaient dans leur domaine comme des rois : Ils levèrent des impôts, leurs troupes faisaient la guerre et ils rendaient la justice. Le peuple était alors des serfs attachés à la terre et ne pouvaient la quitter.

Ce sont les seules informations que nous ayons sur l’environnement d’Ambenay au bas Moyen-Age. Tout laisse à penser que le territoire d'Ambenay n'est pas (ou bien très peu) occupé par l'Homme.

 

LE HAUT MOYEN-AGE

Contrairement au bas Moyen-Age, le haut Moyen-Age fut riche en événements avec, principalement, l’arrivée des moines à Ambenay dès le XIème siècle.

La naissance de l’Abbaye de Lyre

En 1046, Guillaume Fitz-Obsbern (1020-1071?), seigneur de Breteuil et de Cormeilles,  fonda l’Abbaye de Lyre avec son épouse Adelise de Tosny, fille de Roger de Tosny, Seigneur de Conches.

Pour assurer sa frontière avec le Royaume de France, le Duc de Normandie, Guillaume le Bâtard (futur Guillaume le Conquérant) édifia, en 1055, le château de Breteuil dont il confia la garde à Guillaume Fitz-Obsbern, son confident et compagnon d’enfance. A l’époque normande, une grande partie de la région de Rugles appartenait également au Comte de Breteuil.

Ce solide bastion se situait au centre de la Vieille-Lyre. Mais, durant la révolution française, l’Abbaye fut détruite. Aujourd’hui, il reste encore quelques fondations ici et là mais, surtout, le clocher n’a pas changé et constitue maintenant l’église du village. C’est à ce monastère que ce rattachent les premiers documents relatant l’existence d’Ambenay.

Lors de la conquête de l'Angleterre en 1066 par le Duc de Normandie (Guillaume Le Conquérant), les seigneurs qui composèrent son armée furent récompensés par des biens en terres anglaises et des postes importants au sein de la Cour royale. Parmi ces personnages, figure Guillaume Fitz-Obsbern qui devint un des barons les plus puissants de Normandie. Sa notoriété et sa richesse s'en ressentirent sur l'Abbaye de Lyre qui reçut d'importants biens essentiellement dans le Pays d'Ouche.

 

L’arrivée des moines au lieudit « le Boyon »

Entre 1071 et 1087, ce monastère acheta au Comte de Breteuil (pour 13 livres tournois) un terre appelée « le Boyon » (à Ambenay) qui était auparavant la propriété de Hugues ou Hugon, le veneur du comte de Breteuil: "Et terram ad unamcarrucam apud Sanctum Asilum, et feriam, et terrain Hugonis venatoris liberam" (archives de l'Abbaye de Lyre aux Archives Départementales de l'Eure).

Ce lieu est une partie de la forêt appelée le bois de Hugon, « Boscus Hugonis ». Le nom de cet endroit fut peu à peu déformé pour devenir le « Boyon » (Boscus HugonisBohion→Boyon ).

C’est ici que les moines construisirent un établissement religieux dans la seconde moitié du XIème siècle.  Cet établissement était un manoir entouré de fossés et fortifié, isolé au milieu de la forêt. Cet édifice existe aujourd’hui encore sous le nom de « Manoir du Boyon » mais les fossés furent remblayés après la seconde guerre mondiale.

Le Comte de Breteuil accorda également aux "hommes" du Boyon le droit d’envoyer paître leurs porcs dans la forêt de Breteuil en échange d’une redevance. Une seconde redevance était également due aux religieux du Boyon. Ceci confirme que la terre du Bohion était dès lors importante et avait des vassaux qui en dépendaient.

Peu à peu, des familles vinrent s’installer autour de ce bastion entraînant ainsi la naissance du premier et seul hameau d’Ambenay, le Boyon.

 

Cette propriété du Boyon à L'Abbaye de Lyre a été confirmée dans une chartre d'Henri 1er (Roi d'Angleterre) entre 1143 et 1148. Une seconde chartre du successeur Henri II rédigée entre 1154 et 1163 confirma précisant "Ex feodo Britalii donc Willelmi comitis et Hugonis venatoris sui illam oue dicitur Boscus Hugonis".

 

 

Manoir du Bohion (vers 1910)

 

La naissance de la seigneurie d’Ambenay

Au cours des trois siècles suivants, les moines chercheront à accroître sans cesse leurs terres et finiront ainsi par créer la seigneurie d’Ambenay.

Dès la fin du XIème siècle, le Boyon était déjà une terre importante puisque des vassaux en dépendaient déjà. Les terres furent peu à peu défrichées pour être transformées en pâturages et en champs cultivés.

C’est à cette époque que le Comte de Breteuil accorda aux hommes du Boyon le droit d’envoyer paître leurs porcs dans la forêt de Breteuil en échange d’une redevance. Une seconde redevance était également due aux religieux du Boyon.

 

Au XIIème siècle, les 3 des 4 moulins d’Ambenay que nous connaissons encore existaient déjà sous la forme de moulins à blé :

 

- Le moulin Roger appartenait au seigneur du fief de Bailly qui relevait des Bottereaux. Le patronage de l’église d’Ambenay et une partie des terres d’Ambenay avaient le même propriétaire.

- Le moulin des Bottereaux était, comme l’indique son nom, le moulin banal de la baronnie des Bottereaux.
- Le moulin l’Hermite appartenait au prieuré de Sainte Suzanne. Il aurait été construit probablement vers 1125, en même temps que la construction du Prieuré par l’ermite « Hugues ». Les moines de Sainte-Suzanne venaient par un sentier appelé le « chemin de la Haie » qui existe encore en grande partie, passant dans le centre du hameau « les Renardières » et se noyant dans la forêt des Baux de Breteuil. Ils venaient y faire moudre leur blé car ce moulin était le plus proche de leur prieuré.

-Le moulin de Transières n’existait pas encore mais il deviendra le moulin banal du fief de « La Rivière  » au XVIIème siècle.

 

Au cours de ce XIIème siècle , le Boyon prit davantage d’importancer, les dépendances du Boyon comprenant désormais la plus grande partie des terres cultivées sur le plateau de la rive droite de la Risle.

Jusqu’à cette époque, les moines ne possédaient aucun moulin pour moudre leur blé. C’est pourquoi, à la fin du XIIème, ils achetèrent le « Moulin Roger » à Robert du Boulay (Seigneur du Bailly) moyennant quatre livres angevines. Herbet de Messey, dont une partie des hommes étaient baniers de ce moulin, confirma cette vente et donna, de son coté, deux acres de pré aux Grandes-Transières. Il reçut alors des moines un cheval et cent sous angevins. Ces deux chartres, sans date, furent confirmées par Garin, (Evêque d'Evreux) mort en 1201.

                      

Au tout début du XIIIème siècle, les religieux déplacèrent leur établissement au Sud-Est du Boyon pour y établir un manoir ainsi qu’une chapelle. Le manoir reçut alors le nom commun de « Celles » (Cellae) qui signifie « petite maison » en latin. C’est ce nom, devenu toponyme, qui par transformations successives, a donné la forme actuelle : « les Siaules ».

Ce fameux manoir n’est pas celui que nous connaissons actuellement (le manoir de Mauny - 16ème siècle) bien que le deuxième ait été construit sur le premier. Ces moines avaient à leur tête un doyen chargé de gérer les biens de l’Abbaye de Lyre à Ambenay.

 

 

Manoir de siaules (vers 1910)

 

En 1204, le Roi de France, Philippe Auguste reconquit le Duché de Normandie et Ambenay devint un village français dépendant directement de l’autorité royale.

Durant le XIIIème siècle, les moines continuèrent leurs acquisitions:  En 1226,  le successeur de Robert de Bailly (Robert) fit don du patronage de l'Eglise d'Ambenay, ce qui acheva de concentrer dans leurs mains des religieux d'Ambenay les droits honorifiques et féodaux de la seigneurie d'Ambenay. Les moines en devinrent les véritables seigneurs avec désormais le droit de présenter le curé de leur choix et le droit de réclamer la grosse dîme sur la paroisse.

 

On constate aussi qu’entre 1233 et 1247, les moines acquirent le « Moulin de l’Ermite » ainsi que toutes les terres et bâtiments qui se trouvaient entre le pont d’Ambenay et celui de Neaufles.

Parallèlement, les moines des Siaules acquirent toutes les terres proches de leur manoir et des habitants vinrent se fixer près de la maison des moines. C’est ainsi que naquit le second hameau d’Ambenay : les Siaules.

Il peut sembler bizarre que les habitants soient ainsi attirés par les moines de l’Abbaye, pourtant une bonne explication en est à l’origine : Les hommes du Boyon et des Siaules (les vassaux de l’Abbaye) avaient des privilèges, c’est à dire le bois nécessaire pour construire leurs maisons, le ramassage du bois mort pour le chauffage et le droit de faire paître les 200 porcs des deux hameaux dans la forêt de Breteuil.

Pour autant, les conflits entre les moines de Lyre et les vassaux des Siaules et du Boyon pouvaient apparaître comme en 1264, ces derniers refusant de faire moudre l'ensemble de leur blé au Moulin Roger. La Justice trancha (décision des assises de Breteuil de 1264) et  confirma que les habitants des Sciaules et du Boyon (donc de la seigneurie d'Ambenay) étaient dans l'obligation non seulement de cultiver leurs terres, de faire moudre leur blé au Moulin-Roger et de payer ainsi les droits de mouture y afférant aux religieux de Lyre.

Il est savoir que les baniers d'un moulin devaient également payer aux seigneurs des redevances aux fêtes de la Pâques, de la Pentecôte et de Noël. L'esclavage était interdit mais le servage l'avait remplacé.

Toutefois, les vassaux des Siaules et du Bohion étaient si pauvres qu'ils furent exemptés de la redevance de la Pentecôte. De même, ceux qui possédaient moins d'une acre de terre furent totalement exclus de cette redevance.

 

Des écrits montrent qu’à cette époque, les vignes étaient nombreuses et fournissaient aux moines leur boisson préférée, le vin. Le vin des moines d’Ambenay était certainement fabriqué dans un vignoble cultivé au lieudit « la Vigniére » situé près du centre du hameau des « Siaules.

Le "sentier des moines"

La présence des moines sur la commune s’est également illustrée par l’existence du fameux « Sentier des Moines » qui se profile au pied du coteau de la rive droite, entre la villa romaine et le dolmen, sur un parcours de 15 kilomètres. Il fut nommé ainsi au Moyen-Age car il servait aux religieux de Lyre à rallier leur chapelle de Sainte Opportune située sur la commune de Rugles.

Ce sentier reliait entre elles les deux voies romaines de la région, c’est à dire la voie La Vieille Lyre à la Barre en Ouche et le fameux chemin Perré dont nous avons déjà parlé dans le chapitre de la villa romaine. Il fut certainement utilisé dès l’époque gauloise. Ses tronçons épars se retrouvent encore actuellement dans la région. C’est le dernier vestige de la première voie de communication qui fut régulièrement fréquentée. Le fameux trésor romain fut retrouvé sur le passage de ce sentier, au pied du bourg, du coté de la rivière, à 800 mètres.

Chose étrange, Ambenay possède un souterrain secret (dans le bourg) qui a le même itinéraire que le sentier des moines. Peut-être que les moines voulaient traverser le village discrètement d’autant plus que le sentier s’enfonce, en partie, sous la colline à Bailly par un souterrain qui débouche dans le sous-sol du Manoir de l’Ecureuil ?

 

 
       
 

Nombre de visite:

Webmaster: TessierS@wanadoo.fr

Dernière mise à jour: 23/09/2017