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Ambenay durant la préhistoire

Ambenay, village Gaulois

Ambenay au Moyen-âge

La seigneurie d'Ambenay (1336 – 1789)

La révolution française à Ambenay

L’ ère industielle à Ambenay

La période 1830 – 1939 à Ambenay

La seconde guerre mondiale 

La fin du 20ème siècle

Liste des Personnalités

Lieudit "Le BOHION"

Lieudit "Les SIAULES/MAUNY"

Lieudit "Transières"

"Le Moulin-Roger"

"Le Moulin-L'Ermite"

"Le Moulin Alix/des Bottereaux"

Lieudit "Le Bailly"

Lieudit "Les Roches"

Lieudit "Les Poteries"

Lieudit "Le Courant"

 

L'HISTOIRE DU VILLAGE D'AMBENAY

 
 

 

LA REVOLUTION FRANCAISE A AMBENAY

 

 

La révolution française eut une grande importance tant au niveau national qu’au niveau communal.

 

L’ABOLITION DE LA SEIGNEURIE D’AMBENAY

Tout d’abord, 1789 fut une année mémorable qui bouleversa le système oppressif de la monarchie royale et du clergé. Ainsi, tous les privilèges sont abolis, tous les citoyens sont égaux. Ces abolitions se sont traduits au niveau local par la disparition de toutes les seigneuries. Tout comme les autres, la seigneurie d’Ambenay qui appartenait aux moines de Lyre fut abolie.

Perdant son patrimoine qui faisait sa richesse, l’Abbaye de Lyre disparut et fut détruite.

Le Moulin-Roger fut alors confisqué comme bien national mais ne fut pas aliéné, ce qui permit au gouvernement impérial de le donner à l'hospice de Rugles en compensation de la ferme du Parc ( à Rugles).

Concernant la famille du Buat portant le titre de seigneur d’Ambenay, elle perdit également son titre.

 

LA NAISSANCE DE LA COMMUNE D’AMBENAY

Dès décembre 1789, l’Assemblée Constituante promulgue une loi sur l’organisation municipale nouvelle qui sera reprise dans la constitution deux ans plus tard : Selon cette loi, les citoyens actifs éliront tous les deux ans au suffrage universel un corps municipal avec, à sa tête, un maire choisi parmi ces conseillers municipaux. Par citoyen actif et apparaître sur les listes électorales, il faut entendre : citoyen domicilié dans la commune, âgé de plus de 25 ans, redevable d’un impôt égal à trois journées de travail et qui n’est ni domestique ni banqueroutier.

Parallèlement, cette même Assemblée Constituante divisa la France en 83 départements, en districts, en cantons et en communes, le 15 janvier 1790. Ainsi est née la commune d’Ambenay, le 15 janvier 1790.

Les limites de notre commune furent dessinées selon l’influence de notre paroisse : Tous les hameaux dont les habitants appartenant à la paroisse d’Ambenay devinrent les territoires d’Ambenay. Indirectement, c’est l’église qui dessina les limites actuelles du territoire de la commune. Ces frontières demeurèrent grossières jusqu’en 1834.

 

LES TROUBLES SOCIAUX

Bien qu’Ambenay était un petit village, il connut aussi des périodes d’instabilité et d’insécurité comme le montre deux événements majeurs :

          

Le dernier Seigneur d'Ambenay

Depuis 1661, la Seigneurie d'Ambenay revint à l'Abbaye de Lyre mais la famille Baudot conserva le droit de porter ce titre qui fut cédée à la famille du Buat en 1766 avec l'achat du fief du Buat.

En pleine tourmente révolutionnaire, le dernier seigneur d’Ambenay, Louis-François du Buat, mourut le 31 juillet 1790 à Ambenay, à l'âge de 45 ans. Les causes de son décès demeurent inconnues: "Le corps de Messire Louis François Dubuat, Ecuyer, décédé d'hier, âgé d'environ quarante cinq ans muni des sacrements, a été ihumé dans le cimetière de ce lieu par nous curé d'Auvergny soussigné ce premier août 1790 assisté de la Charité de ce lieu et la présence des témoins soussignés".

 

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Acte de sépulture de Louis François Du Buat le 1er Août 1790

 

On peut remarquer que ce dernier seigneur fut inhumé hors de la chapelle seigneuriale de l’église d’Ambenay alors que ce rite funéraire faisait partie des avantages seigneuriaux. La Révolution française semble avoir imposé immédiatement l'abolition des privilèges et l'égalité entre tous les citoyens.

 

La naissance d'une bande de voleurs

Durant la révolution française, Ambenay, comme de nombreux villages alentours, fut la victime d'une bande de voleurs puissamment organisée qui n’appartenait que de nom à la chouannerie.

Le chef se nommait Robillard dit « Robillard l’Enfer » et la bande comptait plusieurs femmes, un huissier de Rugles, un aubergiste de Verneuil, plusieurs marchants de chevaux et cultivateurs, et des hommes de diverses corporations : Un cloutier de L’aigle, deux épingliers d’Ambenay, des maçons,…On leur donna le nom de « chauffeurs de pieds ».

Le rayon d’action de cette bande était étendue puisque 28 vols accompagnés de violence ont été commis dans les départements de l’Eure ( Chambord, Melleville, Le Fidelaire, Ambenay,…), l’Orne ( Rai,…), l’Eure-et-Loir et le Calvados de l’an II à l’an IV de la république.

Ambenay en fut également la victime puisque, le 10 frimaire an 4, la famille Baudot qui vivait au Bohion (Sieur du Bohion) se fit voler 33 draps, 29 serviettes, 23 essuie-mains, 15 taies d’oreiller, une petite croix d’or, une paire de boucles d’argent taillées en diamant, trois quart de taffetas noir, environ 150 francs en argent et 48 francs en deux pièces d’or. Comme on peut le voir, tout leur était propice et ils procédaient de même dans toutes les expéditions, des hommes avec des chevaux attendaient dehors pour charger et emporter au loin le butin qu’ils se partageaient.

Le 12 frimaire an 4, dans le village de Bosc-Renoult (canton de la Barre), les brigands étaient au nombre de vingt pour piller le citoyen Lenoble (cultivateur). Mais ils furent accueillis par des coups de fusils et , l’un deux, d’Ambenay, fut blessé. Toutefois, il put regagner son domicile où il demeura couché longtemps sous prétexte d’une maladie vénérienne.

Cette bande sévit longtemps mais elle finit par commettre des erreurs et elle se fit attraper par les forces de l’ordre, le 22 floriat an 7. Sur 80 accusés, 36 étaient du département de l’Eure et 18 du canton de Rugles deux d’Ambenay. Leurs noms étaient Jacques Tabourier et François Tabourier. Finalement, 34 des voleurs furent condamnés à la peine capitale, c’est à dire la guillotine sur la place du marché de Rouen. Voici le récit de la préparation de l’exécution de ces voleurs :

« Ces malheureux, font morts comme ils ont vécu ; Le 22 foréal, jour fixé pour la punition de leurs crimes, le Golier accompagné d’une forte garde, leur signifia dès le matin de se préparer ; On les fit entrer tous dans une grande salle, ayant les fers aux pieds et aux mains ; On leur ôta d’abord ceux des jambes.

On se prépara ensuite à couper leurs cheveux ; Mais ils s’y refusèrent opiniâtrement, en disant qu’ils ne voulaient pas que leurs cheveux servissent pour faire des perruques, des chignons et des toupets aux dames de Rouen ; Eh bien, dit l’Executeur, on les brûlera devant vous ; Ce qui fut fait.

Pendant ces opérations, leur fureur s’alluma ; Ils se reprochèrent tout ce que la rage peut suggérer.

Quelques-uns pleurèrent, le plus grand nombre fut au supplice assez tranquillement ; Mais aucun d’eux ne chanta, comme on a vu ; Ils étaient dans six charrettes, et l’opération ne dura qu’un quart d’heure. Tout Rouen était là, ainsi que la garde nationale, la gendarmerie et un corps de cavalerie : Ainsi a péri cette troupe de brigands, qui malheureusement n’est pas détruite en entier.

Exemple terrible pour la jeunesse, du danger qu’elle court, en s’associant avec des gens qu’elle ne connaît pas". 

Après cela, le calme revint rapidement dans notre campagne.

 

LES PREMIERS ACTES D'ETAT CIVIL

 

Le premier registre d'Etat Civil d'Ambenay date du 1er Janvier 1791.

Ce registre vise à "l'enregistrement des actes de baptêmes, mariages et de sépultures de la paroisse d'Ambenay". La notion de "Commune" n'existe pas encore, au profit de la notion de "paroisse". De même, on ne parle pas de naissance ou de décès mais de baptême ou de sépulture... Il en sera de même en 1792.

 

Registre d'Etat Civil de 1791

 

Le tout premier acte civil date du 08 Janvier 1791 et officialise le mariage de Charles Lebigre (de la paroisse de Chéronvilliers) et de Françoise Dallemand (de la paroisse d'Ambenay). L'annonce de ce mariage se fit au travers de trois messes paroissiales, par trois dimanches. L'acte fut signé de "Messire Jean, René, Alexandre De Baudot Duboyon, de Jacques, François Duchamps père, de Jacques, François Duchamps fils, Jean Guérin, d'Auguste Baraguey, témoins qui ont attesté ....".

 

Fin du 1er acte d'état-civil de 1791 et sa liste de signataires

 

Jean De Baudot était un cousin direct des anciens seigneurs d'Ambenay. Le titre de noblesse "Messire" et les particules "De/Du" sont mis en valeur, conformément à la tradition monarchique. Parallèlement, les autres signataires sont messieurs Duchamps, Guérin et Baraguey, des conseillers municipaux élus démocratiquement.

Ce document met en valeur une transition "douce" entre la monarchie et la démocratie, dans le respect de la Loi française mais loin des tumultes révolutionnaires des grandes villes.

 

Dans ce contexte très confus de 1791 et 1792, le nouveau Curé d'Ambenay (L. Lépouzé) continue de s'occuper de l'état-civil et déclare les baptêmes, mariages ou inhumations (jusqu'au 9 Décembre 1792. Ces actes sont simplement contresignés par M. Guérin, "Vice d'Ambenay", parfois également par M. Jacques Duchamps ou M. Baraguey. En 1792 et ce, jusqu'en Septembre, les signataires "municipaux" seront divers et variés.

 

Dernier acte d'inhumation du 09 Décembre 1792, signé du Curé d'Ambenay, M. Lépouzé

et des Conseillers municipaux, Duchamps et Philippe Herpins

 

En revanche, à partir de Décembre 1792, les actes d'état-civil d'Ambenay obéissent désormais à un formalisme très stricte (suite à la Loi du 20 Septembre 1792) et les actes sont enregistrés par un unique officier d'état-civil, M. Michel DALLET. On ne parle plus de "baptême" ou de "sépulture" mais de "naissance" et de "décès" avec un registre pour les naissances, un second pour les mariages et un troisième pour les décès. Le curé est définitivement écarté de l'enregistrement de ces actes d'état-civil.

Parallèlement, le calendrier révolutionnaire (aussi appelé "républicain) sera mis en  place à Ambenay (grossièrement) à compter du 26 Décembre 1792, ce qui vaudra quelques difficultés à l'officier public. En effet, le premier acte, celui du décès de M. Louis Godet, sera enregistré deux fois: une première fois avec la date du "26 Décembre 1792", puis barré "nul - Dallet -Officier d'état-civil" puis  réécrit avec la date de "l'An premier de la République Française française".

 

Le 1er Novembre 1793, le calendrier révolutionnaire est définitivement adopté dans les registres d'Ambenay: "Aujourd'huy quartidi de la seconde  décade du mois Brumaire d'An second de la République Française, à onze heure du matin, par devant moy, Michel Dallet, membre du Conseil général de la commune d'Ambenay, département de l'Eure, élu pour pouvoir à constater la naissance, les mariages ou le décès des citoyens sont comparus dans la maison commune Léonard, Salomon Auvray, secrétaire greffier  en la municipalité d'Ambenay et Maître d'école, âgé de quarante huit ans et Julien Garry de cinquante et un an, couvreur en ardoise, tous deux domiciliés dans la dite municipalité...."

 

Le calendrier révolutionnaire sera abandonnée à Ambenay le 1er Janvier 1806 avec un retour au calendrier romain (grégorien) conformément à la Loi du 9 Septembre 1805. En effet, le calendrier révolutionnaire/républicain n'était presque plus utilisé, même pour les actes publics. Ce changement se traduit dans le premier acte de naissance de l'année 1806 (naissance de Catherine Lemoine le 24 Janvier).

 

LA PREMIERE CARTOGRAPHIE D’AMBENAY

Avec la naissance de la commune, sont nées ses limites géographiques. Pourtant, ces frontières furent souvent discutées : Par exemple, le passage de la limite Ambenay- Bois-Arnault dans le hameau des « Siaules » peut paraître incohérent pour des voisins désormais séparés administrativement, d’autant plus que les Siaules ont contribué d’une façon importante à l’histoire d’Ambenay

En 1832, l’ordre a été donné à chaque commune de délimiter définitivement leurs frontières et de négocier entre elles les terres litigieuses, si cela est possible.

Le 9 mai 1834, les commune de Rugles et d’Ambenay profitèrent donc de l’établissement du cadastre pour faire un échange entre ces deux territoires. En effet, d’un coté, le territoire d’Ambenay s’avançait vers Bailly jusqu’aux maisons de Rugles et ,d’un autre coté, Rugles possède une enclave sur Ambenay à la vallée Bobet. Il était plus avantageux pour ces deux communes de s’échanger ces deux parcelles de terres afin d’avoir un territoire cohérent et uniforme.

Finalement, en 1835, le premier cadastre d’Ambenay fut réalisé et déposé à la mairie. Ce cadastre est toujours à la mairie d’Ambenay où il peut être consulté.

 

Carte du bourg d'Ambenay en 1835

 

 
       
 

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Dernière mise à jour: 23/09/2017